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 Chapitre 4 - Le Gardien des Clés

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MessageSujet: Chapitre 4 - Le Gardien des Clés   Chapitre 4 - Le Gardien des Clés Icon_minitimeSam 16 Juil - 0:04


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CLIQUE SUR L'IMAGE ci-dessous POUR ECOUTER L'HISTOIRE


Le Gardien des Clés


BOUM !BOUM !


On frappa à nouveau. Dudley se réveilla en sursaut.


—C’était un coup de canon ? demanda-t-il bêtement.


Il y eut un grand bruit derrière eux et l’oncle Vernon entra dans la pièce en glissant par terre. Il tenait un fusil à la main. A présent, ils savaient ce que contenait le long paquet qu’il avait eu sous le bras la veille.


—Qui est là ? cria-t-il. Je vous préviens, je suis armé !


Il y eut un instant de silence, puis…


CRAAAAAC !


On cogna sur la porte avec tant de force qu’elle fut arrachée de ses gonds et tomba à plat sur le sol dans un fracas assourdissant.


Un véritable géant se tenait dans l’encadrement. Son visage était presque entièrement caché par une longue crinière de cheveux emmêlés et par une grande barbe broussailleuse, mais on voyait distinctement ses yeux qui brillaient comme deux scarabées noirs au milieu de ce foisonnement.


Le géant se glissa à l’intérieur de la masure en inclinant la tête pour ne pas se cogner contre le plafond. Il se pencha, ramassa la porte et la remit sans difficulté sur ses gonds. Au-dehors, le vacarme de la tempête s’était un peu atténué.


—Si vous aviez une tasse de thé, ce ne serait pas de refus, dit le géant. Le voyage n’a pas été facile.


Il s’avança vers le canapé où Dudley était resté assis, pétrifié de terreur.


—Bouge-toi un peu, gros tas, dit-il.


Dudley poussa un petit cri et courut se réfugier derrière sa mère, tout aussi terrifiée, qui se cachait elle-même derrière l’oncle Vernon.


—Et voilà Harry ! dit le géant.


Harry leva la tête vers son visage hirsute et vit de petites rides apparaître autour de ses yeux en forme de scarabée: le géant souriait.


—La dernière fois que je t’ai vu, tu n’étais encore qu’un bébé, dit-il. Tu ressembles beaucoup à ton père, mais tu as les yeux de ta maman.


L’oncle Vernon laissa échapper un drôle de grognement.


—Monsieur, j’exige que vous sortiez d’ici immédiatement, dit-il. Vous avez commis une violation de domicile avec effraction.


—Ah, ça suffit, Dursley, espèce de vieux pruneau ! dit le géant,


Il tendit le bras, arracha le fusil des mains de l’oncle Vernon, fit un nœud avec le canon aussi facilement que s’il avait été en caoutchouc et le jeta dans un coin de la pièce.


L’oncle Vernon émit à nouveau un drôle de bruit, comme une souris sur laquelle on aurait marché.


—Je te souhaite un bon anniversaire, Harry, dit le géant en tournant le dos aux Dursley. Je t’ai apporté quelque chose. J’ai dû m’asseoir un peu dessus pendant le voyage, mais ça doit être très bon quand même.


Il tira d’une poche de son manteau noir une boîte en carton légèrement aplatie. Harry l’ouvrit en tremblant et découvrit à l’intérieur un gros gâteau au chocolat un peu fondu sur lequel était écrit avec un glaçage vert: « Joyeux anniversaire Harry ».


Harry leva les yeux vers le géant. Il aurait voulu lui dire merci, mais les mots se perdirent dans sa gorge et il s’entendit demander:


—Qui êtes-vous ?


Le géant eut un petit rire.


—Ah, c’est vrai, je ne me suis pas présenté, dit-il. Rubeus Hagrid, Gardien des Clés et des Lieux à Poudlard.


Il tendit une énorme main et serra celle de Harry en lui secouant le bras.


—Et ce thé ? Il faudrait peut-être y penser, dit-il en se frottant les mains. Remarquez, si vous avez quelque chose de plus fort, je ne serais pas contre.


Son regard tomba sur la cheminée vide. En voyant les paquets de chips calcinés, il poussa un grognement et se pencha sur l’âtre. Personne ne put voir ce qu’il faisait, mais quand il se releva un instant plus tard, un feu d’enfer ronflait dans la cheminée, projetant des lueurs dansantes dans la cabane humide. Harry sentit la chaleur se répandre autour de lui comme s’il venait de plonger dans un bain tiède.


Le géant se rassit sur le canapé qui s’écrasa sous son poids et sortit toutes sortes d’objets de sa poche: une bouilloire en cuivre, un paquet de saucisses, un tisonnier, une théière, des tasses ébréchées et une bouteille qui contenait un liquide ambré dont il avala une gorgée avant de préparer le thé. Bientôt, l’odeur des saucisses grillées qu’on entendait grésiller dans la cheminée se répandit dans la cabane. Tout le monde resta immobile et silencieux pendant que le géant s’affairait, mais lorsqu’il fit glisser du tisonnier six grosses saucisses bien juteuses et légèrement brûlées, Dudley commença à frétiller.


—Dudley, ne touche à rien de ce qu’il te donnera, dit sèchement l’oncle Vernon.


Le géant eut un petit rire narquois.


—Votre gros lard de fils n’a pas besoin d’engraisser davantage, Dursley, ne vous inquiétez pas.


Il donna les saucisses à Harry qui avait tellement faim que rien ne lui avait jamais paru aussi délicieux, mais il n’arrivait pas à détacher ses yeux du géant. Finalement, comme personne ne semblait décidé à donner la moindre explication, il rompit le silence:


—Je suis désolé, dit-il, mais je ne sais toujours pas qui vous êtes.


Le géant avala une gorgée de thé et s’essuya la bouche d’un revers de main.


—Appelle-moi Hagrid, dit-il, comme tout le monde. Et je te l’ai dit, je suis le Gardien des Clés de Poudlard. Tu sais déjà ce qu’est Poudlard, j’imagine ?


—Euh… non… répondit Harry.


Hagrid parut scandalisé.


—Désolé, dit précipitamment Harry.


—Désolé ? aboya Hagrid en se tournant vers les Dursley qui se tassèrent sur eux-mêmes en essayant de disparaître dans la pénombre. C’est eux qui devraient être désolés ! Je savais que tu ne recevais pas les lettres mais j’ignorais que tu n’avais même pas entendu parler de Poudlard ! Tu ne t’es donc jamais demandé où tes parents avaient appris tout ça ?


—Tout ça quoi ? s’étonna Harry.


—TOUT ÇA QUOI ? tonna Hagrid. Attends un peu !


Il se leva d’un bond. Sa colère était telle qu’il semblait remplir tout l’espace de la cabane. Les Dursley s’étaient recroquevillés contre le mur.


—Vous n’allez pas me dire, rugit Hagrid, que ce garçon ce garçon !—ne sait rien sur… sur RIEN ?


Harry pensa qu’il exagérait. Après tout, il était allé à l’école et il avait toujours eu de bonnes notes.


—Je sais quand même certaines choses, dit-il. J’ai fait des mathématiques et tout ça…


Mais Hagrid eut un geste dédaigneux de la main.


—Je voulais dire que tu ne sais rien de notre monde, de ton monde. De mon monde. Du monde de tes parents.


—Quel monde ?


Hagrid parut sur le point d’exploser.


—Dursley ! hurla-t-il.


L’oncle Vernon, le teint livide, marmonna quelque chose qui aurait pu vouloir dire:


« Maisnonmaisquoimaispasdutout. »


Hagrid regarda Harry d’un air effaré.


—Il faut absolument que tu saches qui étaient ton père et ta mère, dit-il. Ils sont célèbres. Et toi aussi, tu es célèbre.


—Quoi ? Mais mon père et ma mère n’ont jamais été célèbres.


—Tu ne sais pas… Tu ne sais pas…


Hagrid passa les doigts dans ses cheveux en fixant Harry d’un air abasourdi.


—Tu ne sais même pas qui tu es ? dit-il enfin.


L’oncle Vernon retrouva soudain l’usage de la parole.


—Ça suffit ! ordonna-t-il. Ça suffit, monsieur ! Je vous défends de dire quoi que ce soit à ce garçon !


Même un homme plus courageux que l’oncle Vernon aurait flanché devant le regard furieux que Hagrid lui adressa


—Vous ne lui avez jamais rien dit ? reprit-il en détachant chaque syllabe d’une voix tremblante de rage. Rien dit du contenu de la lettre que Dumbledore avait laissée pour lui ? J’étais là ! J’ai vu Dumbledore déposer la lettre, Dursley ! Et vous lui avez caché ça pendant toute ces années ?


—Caché quoi ? dit précipitamment Harry.


—ÇA SUFFIT ! JE VOUS INTERDIS ! s’exclama l’oncle Vernon pris de panique.


La tante Pétunia eut une exclamation d’horreur.


—Je vais vous transformer en pâté, tous les deux, lança Hagrid. Harry… Tu es un sorcier.


Un grand silence s’abattit soudain sur la cabane. On n’entendait plus que le bruit de la mer et le sifflement du vent.


—Je suis un quoi ? balbutia Harry.


—Un sorcier, bien sûr, dit Hagrid en s’appuyant contre le dossier du canapé qui craqua et s’écrasa un peu plus sous son poids. Et tu deviendras un sacré bon sorcier dès que tu auras un peu d’entraînement. Avec un père et une mère comme les tiens, ça ne peut pas être autrement. Mais il est temps que tu lises ta lettre.


Harry tendit la main pour prendre l’enveloppe de parchemin jauni sur laquelle était écrit à l’encre vert émeraude: « Mr H. Potter, sur le plancher de la cabane au sommet du rocher, en pleine mer. » Il ouvrit l’enveloppe et lut la lettre qu’elle contenait:


COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE 
Directeur: Albus Dumbledore (Commandeur du Grand-Ordre de Merlin, Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers)


Cher Mr Potter,


Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d’ores et déjà d’une inscription au Collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.


La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.


Veuillez croire, cher Mr Potter, en l’expression de nos sentiments distingués.


Minerva McGonagall Directrice adjointe


Harry avait tellement de questions à poser qu’elles explosaient dans sa tête comme un feu d’artifice. Il ne savait pas par où commencer et il s’écoula quelques minutes avant qu’il se décide enfin, à parler.


—Qu’est-ce que ça veut dire « nous attendons votre hibou », bredouilla-t-il.


—Mille Gorgones, j’allais oublier ! s’exclama Hagrid en se donnant sur le front une tape de la main qui aurait suffi à renverser un cheval.


D’une poche intérieure de son manteau, il tira alors un hibou—un vrai hibou bien vivant qui avait l’air un peu froissé—une longue plume d’oie et un rouleau de parchemin. La langue entre les dents, il se mit à griffonner un mot que Harry, face à lui, parvint à lire à l’envers:


Monsieur le Directeur,


J’ai donné la lettre à Harry. 
Je l’emmène acheter ses affaires demain. 
Le temps est affreux. 
J’espère que vous allez bien.


Hagrid


Hagrid roula le billet et le donna au hibou qui le prit dans son bec, puis il alla ouvrir la porte et jeta l’oiseau au-dehors, en pleine tempête. Il revint ensuite s’asseoir sur le canapé comme si ce qu’il venait de faire n’était pas plus étonnant que de passer un coup de téléphone.


Harry se rendit compte qu’il avait la bouche grande ouverte et il s’empressa de la refermer.


—Où en étais-je ? dit Hagrid.


A ce moment, l’oncle Vernon, le teint toujours grisâtre, mais l’air furieux, vint se poster devant la cheminée.


—Il n’est pas question qu’il s’en aille, dit-il.


Hagrid poussa un grognement.


—J’aimerais bien voir qu’un Moldu dans votre genre s’avise de l’en empêcher, dit-il.


—Un quoi ? demanda Harry, intéressé.


—Un Moldu, dit Hagrid, c’est comme ça que nous appelons les gens qui n’ont pas de pouvoirs magiques. Et manque de chance, tu as grandi dans la plus incroyable famille de Moldus que j’aie jamais rencontrée.


—Quand nous l’avons pris avec nous, nous nous sommes juré d’en finir avec ces balivernes, dit l’oncle Vernon. Juré qu’on allait le débarrasser de tout ça. Un sorcier ! Et puis quoi, encore ?


—Vous saviez ? s’écria Harry. Vous saviez que je suis un… un sorcier ?


—Nous le savions ! hurla soudain la tante Pétunia d’une voix perçante. Bien sûr que nous le savions ! Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait ce qu’était ma maudite sœur ! Un jour, elle a reçu une lettre exactement comme celle-ci et elle est partie dans… dans cette école.. Quand elle revenait à la maison pour les vacances, elle avait les poches pleines de têtards et elle changeait les tasses de thé en rats d’égout. J’étais la seule à la voir telle qu’elle était: un monstre ! Mais avec mon père et ma mère, il n’y en avait que pour elle, c’était Lily par-ci, Lily par-là, ils étaient si fiers d’avoir une sorcière dans la famille !


Elle s’interrompit pour respirer profondément puis elle reprit sa tirade. On aurait dit qu’elle avait attendu des années avant d’oser dire tout ce qu’elle avait sur le cœur.


—Et puis, elle a rencontré ce Potter, à l’école, reprit-elle, ils se sont mariés et tu es arrivé. Moi, je savais bien que tu serais comme eux, aussi bizarre, aussi… anormal… Et pour finir, quelqu’un l’a fait exploser et on a hérité de toi !


Harry était devenu très pâle. Il mit un certain temps à retrouver sa voix.


—Exploser ? Vous m’avez toujours dit que mes parents étaient morts dans un accident de voiture !


—UN ACCIDENT DE VOITURE ? rugit Hagrid, en sursautant si violemment que les Dursley retournèrent se terrer dans un coin de la cabane. Comment un simple accident de voiture aurait-il pu tuer Lily et James Potter ? C’est une insulte ! Un scandale ! Harry Potter ne connaît même pas sa propre histoire, alors que dans notre monde, tous les enfants connaissent son nom !


—Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Harry, avide de savoir.


La colère disparut du visage de Hagrid. Il eut soudain l’air très mal à l’aise.


Je ne m’attendais vraiment pas à ça, dit-il d’une voix inquiète. Quand Dumbledore m’a prévenu qu’il ne serait peut-être pas facile de te ramener, je ne me doutais pas que n’étais au courant de rien. Ah, Harry, je me demande si c’est moi qui suis le mieux placé pour te révéler tout ça, mais il faut bien que quelqu’un le fasse. Tu ne peux pas aller à Poudlard sans savoir…


Il lança un regard noir aux Dursley.


—Je vais essayer de te dire ce que je peux, mais je ne pourrai pas tout dire, il y a de trop grands mystères derrière tout cela.


Il se laissa aller contre le dossier du canapé et contempla le feu pendant quelques instants avant de commencer son récit.


—Toute l’histoire commence à cause d’un personnage qui s’appelle… c’est vraiment incroyable que tu n’aies jamais entendu son nom alors que, dans notre monde, chacun connaît…


—Connaît qui ? demanda Harry.


—Je n’aime pas beaucoup prononcer son nom quand je peux l’éviter. Personne n’aime ça.


—Pourquoi ?


—Nom d’une gargouille, Harry ! Tout le monde a encore peur. Ah, bougre de diable, c’est tellement difficile ! Voilà: il y a eu un jour un sorcier qui… qui a mal tourné… Très, très mal tourne… Pire que ça, même. Pire que tout ce qu’on peut imaginer de pire. Il s’appelait…


Hagrid avala sa salive, mais aucun nom ne sortit de sa bouche.


—Vous pourriez peut-être l’écrire ? suggéra Harry.


—Non, je ne sais pas comment ça s’écrit. .. Bon, allons-y, il s’appelait… Voldemort.


L’immense corps du géant fut parcouru d’un frisson.


—Ne m’oblige pas à le répéter, dit-il. Il y a une vingtaine d’années, ce… ce sorcier a commencé à chercher des adeptes. Et il a réussi à en avoir. Certains l’ont suivi parce qu’ils avaient peur, d’autres voulaient simplement profiter de son pouvoir, parce que, des pouvoirs, il en avait ! C’était une sombre époque, Harry. On ne savait plus à qui faire confiance, on n’osait pas se lier d’amitié avec les sorciers ou les sorcières qu’on ne connaissait pas bien… Il s’est passé des choses terribles. Il prenait le pouvoir sur les autres. Oh, bien sûr, il y en avait encore qui lui résistaient… mais il les tuait. Et d’une manière effroyable. L’un des seuls endroits où on était encore en sécurité, c’était Poudlard. Je crois bien que Dumbledore était le seul qui arrivait à faire peur à Tu-Sais-Qui. Il n’a jamais osé s’attaquer à l’école, pas à ce moment-là, en tout cas. Ton père et ta mère étaient d’excellents sorciers. Toujours premiers de la classe à Poudlard, à l’époque où ils étaient étudiants ! Le mystère, c’est pourquoi Tu-Sais-Qui a attendu si longtemps pour essayer de les amener dans son camp… sans doute parce qu’ils étaient trop proches de Dumbledore pour avoir quelque chose à faire dans le monde des Ténèbres. Et puis il a fini par croire qu’il parviendrait à les convaincre… ou alors, il voulait simplement se débarrasser d’eux. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a une dizaine d’années, le jour de Halloween, il s’est rendu dans le village où vous habitiez tous les trois. Tu avais à peine un an. Il est arrivé devant votre maison et.. et…


Hagrid sortit soudain un mouchoir à pois très sale et se moucha en faisant un bruit de corne de brume.


—Excuse-moi, dit-il, mais c’est tellement triste… Je connaissais ton papa et ta maman et c’étaient les gens les plus charmants qu’on puisse imaginer… Enfin, c’est comme ça… Tu-Sais-Qui les a tués. Ensuite—et c’est là qu’est le vrai mystère—il a essayé de te tuer aussi. Il voulait sans doute faire le travail jusqu’au bout, ou alors il aimait tuer tout simplement. Mais il n’a pas réussi. Tu ne t’es jamais demandé d’où te venait la cicatrice que tu as sur le front ? Ce n’est pas une blessure ordinaire. C’est la trace du mauvais sort qu’il a lancé contre, toi, un mauvais sort si puissant qu’il a détruit tes parents et leur maison. Mais avec toi, ça n’a pas marché, et c’est pour cette raison que tu es célèbre, Harry. Personne n’a jamais pu lui échapper parmi ceux qu’il avait décidé de tuer, personne sauf toi. Et pourtant, il a supprimé quelques-uns des plus grands sorciers et sorcières de l’époque, les McKinnon, les Boncs, les Prewett. Mais toi qui n’étais qu’un bébé, tu as survécu.


Il se passait quelque chose de très douloureux dans la tête de Harry. A mesure que Hagrid approchait de la fin de son récit, il revoyait l’éclair de lumière verte plus nettement que jamais—et pour la première fois de sa vie, il se rappelait aussi un rire cruel, sonore, glacé.


Hagrid le regarda avec tristesse.


—C’est à moi que Dumbledore a confié la mission d’aller te chercher dans la maison en ruine. Et c’est comme ça que je t’ai amené chez ces gens…


—Tout ça n’est qu’un monceau de fariboles, s’exclama l’oncle Vernon.


Harry sursauta. Il avait presque oublié la présence des Dursley. L’oncle Vernon semblait avoir retrouvé tout son courage. Les poings serrés, il lançait à Hagrid des regards furieux.


—Maintenant, écoute-moi bien, mon garçon, lança-t-il à Harry. Je veux bien qu’il y ait chez toi quelques bizarreries, mais il suffirait d’une bonne correction pour arranger tout ça. Quant à tes parents, c’étaient de drôles de zigotos, sans aucun doute, et à mon avis, le monde se porte beaucoup mieux depuis qu’ils ne sont plus là. Ils ont eu ce qu’ils cherchaient, à force de fréquenter ces espèces de magiciens. Je le savais bien, d’ailleurs ! J’étais sûr qu’ils finiraient mal…


Hagrid bondit alors du canapé, tira de son manteau un vieux parapluie rose passablement délabré et le pointa sur l’oncle Vernon comme une épée.


—Je vous préviens, Dursley, rugit-il, je vous préviens… Un mot de plus et…


La perspective de se retrouver embroché au bout d’un parapluie par un géant barbu fit perdre tout son courage à l’oncle Vernon. Il s’aplatit contre le mur et n’osa plus dire un mot.


—J’aime mieux ça, dit Hagrid en respirant profondément.


Il se rassit sur le canapé qui s’écrasa contre le soi. Mais Harry avait encore une foule de questions à poser.


—Et qu’est-il arrivé à Vol… enfin, je veux dire à Vous-Savez-Qui ?


—Bonne question, Harry. Il a tout simplement disparu. Il s’est volatilisé la nuit même où il a essayé de te tuer. Ce qui ajoute encore à ta réputation. Qu’est-il devenu, lui qui semblait au sommet de sa puissance ? Mystère. Certains disent qu’il est mort. A mon avis, ce sont des calembredaines. Je ne crois pas qu’il ait eu en lui quelque chose de suffisamment humain pour mourir. D’autres pensent qu’il est toujours quelque part à attendre son heure, mais je n’y crois pas non plus. Ceux qui s’étaient ralliés à lui sont revenus de notre côté. Certains avaient été plongés dans une sorte de transe. Je ne pense pas qu’ils auraient réussi à s’arracher à lui s’il était revenu. La plupart d’entre nous croient qu’il est toujours vivant, mais qu’il a perdu ses pouvoirs. Il est trop faible pour continuer. Il y a en toi quelque chose qui l’a détruit, Harry. Cette nuit-là, il s’est passé un phénomène auquel il ne s’attendait pas. Je ne sais pas ce que c’était, personne ne le sait, mais tu as réussi à le réduire à rien.


Une lueur de respect et de sympathie brillait dans le regard de Hagrid, mais Harry, au lieu de ressentir de la fierté, avait la certitude que tout cela n’était qu’un terrible malentendu. Lui, un sorcier ? Comment serait-ce possible ? Toute sa vie, il avait été brutalisé par Dudley et malmené par l’oncle Vernon et la tante Pétunia. S’il était vraiment un sorcier, pourquoi ne les avait-il pas changés en crapauds chaque fois qu’ils l’enfermaient dans son placard ? S’il avait été capable de vaincre le plus grand sorcier du monde, comment se faisait-il que Dudley ait pu le traiter comme un ballon de football ?


—Hagrid, dit-il, je crois que vous avez fait une erreur. Je ne suis pas un sorcier.


A sa grande surprise, Hagrid éclata de rire.


—Pas un sorcier ? Rappelle-toi: il ne s’est jamais rien passé quand tu avais peur ou que tu étais en colère ?


Harry contempla le feu dans la cheminée. Maintenant qu’il y pensait… Toutes ces choses étranges qui rendaient furieux son oncle et sa tante s’étaient toujours produites lorsqu’il était furieux, ou sous le coup d’une émotion… Poursuivi par la bande de Dudley, il s’était soudain retrouvé hors de leur portée… Paniqué à l’idée d’aller à l’école avec sa coupe de cheveux ridicule, il avait réussi à faire repousser sa tignasse… Et la dernière fois que Dudley l’avait frappé, ne s’était-il pas vengé, sans même s’en rendre compte, en lâchant sur lui le boa constrictor ?


Harry leva à nouveau les yeux vers Hagrid. Il lui sourit et vit que le géant rayonnait.


—Tu vois ? dit Hagrid. Harry Potter, pas un sorcier ? Attends donc d’être à Poudlard et tu verras comme tu es célèbre !


Mais l’oncle Vernon ne voulait pas abandonner la partie.


—Je vous ai déjà dit qu’il n’ira pas là-bas, dit-il d’une voix sifflante. Il fera ses études au collège de son quartier et il nous en sera très reconnaissant. J’ai lu ces lettres et j’ai vu toutes les sottises qu’on l’obligeait à acheter, des grimoires, des baguettes magiques, des…


—S’il a envie d’y aller, ce n’est pas un gros Moldu dans votre genre qui pourra s’y opposer, grogna Hagrid. Vous vous croyez suffisamment fort pour empêcher le fils de Lily et James Potter de faire ses études à Poudlard ? Vous êtes fou ! Il y est inscrit depuis sa naissance. Il va étudier dans la meilleure école de sorcellerie du monde. Sept ans là-bas et il sera transformé. Pour changer, il aura des camarades qui appartiennent au même monde que lui, et il étudiera avec l’un des plus grands maîtres que le collège Poudlard ait jamais comptés, Albus Dumbled…


—JE REFUSE DE PAYER UN SOU POUR QU’UN VIEUX CINGLÉ LUI APPRENNE DES TOURS DE MAGIE ! s’écria l’oncle Vernon.


Mais cette fois, il était allé trop loin. Hagrid empoigna son parapluie et le fit tournoyer au-dessus de sa tête.


—JAMAIS PLUS … INSULTER … ALBUS … DUMBLEDORE … DEVANT … MOI …tonna-t-il.


Il abattit le parapluie dans un sifflement et le pointa sur Dudley. Il y eut un éclair violet, une détonation comme un pétard qui explose et un petit cri aigu. Un instant plus tard, Dudley dansait sur place en hurlant de douleur, les mains plaquées sur son volumineux postérieur. Lorsqu’il leur tourna le dos, Harry vit qu’une petite queue de cochon en tire-bouchon lui avait poussé à travers son pantalon.


L’oncle Vernon laissa échapper un véritable rugissement, il attrapa aussitôt Dudley et la tante Pétunia et les entraîna dans l’autre pièce. Puis il jeta un dernier regard terrifié à Hagrid et claqua la porte.


Hagrid regarda le parapluie en se caressant la barbe.


—Je n’aurais pas dû m’énerver comme ça, dit-il d’un ton de regret. Mais de toute façon, ça n’a pas marché. Je voulais le changer en cochon, mais il ressemble déjà tellement à un cochon qu’il n’y avait pas grand-chose de plus à faire.


Il lança un regard oblique à Harry sous ses sourcils broussailleux.


—Si tu pouvais éviter de raconter ça à qui que ce soit à Poudlard, je t’en serais reconnaissant, dit-il. Normalement, je ne suis pas censé faire de la magie. On m’a simplement donné l’autorisation de m’en servir un peu pour te retrouver et t’apporter tes lettres. C’est pour ça que j’étais tellement content qu’on me confie cette mission…


—Pourquoi n’ êtes-vous pas censé faire de la magie ? demanda Harry.


—Disons que… moi aussi, j’ai été élève à Poudlard, mais, euh… pour dire la vérité, on m’a renvoyé… J’étais en troisième année. Ils ont cassé ma baguette magique en deux et tout ça… Mais Dumbledore m’a permis de rester comme garde-chasse. Un grand homme, Dumbledore.


—Pourquoi on vous a renvoyé ?


—Il se fait tard et on aura beaucoup de choses à faire demain, dit Hagrid d’une voix forte. Il faut qu’on aille en ville acheter tes livres et tout le reste.


Il ôta son grand manteau noir et le jeta à Harry.


—Tu n’as qu’à dormir là-dedans, dit-il. Ne t’inquiète pas s’il remue un peu. Il doit y avoir un ou deux loirs dans une des poches.
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