Le Royaume du Savoir
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Royaume du Savoir

Apprendre en s'amusant : soutien scolaire, jeux éducatifs, blooket, quizz, mots croisés, puzzles
 
AccueilAccueil  ÉvènementsÉvènements  PublicationsPublications  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet
 

 Chapitre 9 - Duel à Minuit

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin
Admin


Messages : 2555
Réputation : 1
Date d'inscription : 01/04/2020

Chapitre 9 - Duel à Minuit Empty
MessageSujet: Chapitre 9 - Duel à Minuit   Chapitre 9 - Duel à Minuit Icon_minitimeDim 17 Juil - 0:54


Chapitre 9 - Duel à Minuit Gif_vi11

CLIQUE SUR L'IMAGE ci-dessous POUR ECOUTER L'HISTOIRE

Duel à minuit


Harry avait toujours cru qu’il était impossible de rencontrer quelqu’un d’aussi détestable que Dudley, mais c’était avant de faire la connaissance de Drago Malefoy. Les Gryffondor pensaient n’avoir que le cours de potions en commun avec les Serpentard. Hélas, une note au tableau d’affichage les informa que les cours de vol sur balai seraient également communs entre les deux maisons.

—On ne pouvait pas rêver mieux, marmonna Harry. Je n’attendais que ça: me ridiculiser devant Malefoy en essayant de manier un manche à balai.

Les leçons de vol étaient celles qu’il attendait avec le plus d’impatience.

—Qui te dit que tu vas te ridiculiser ? répondit Ron. Je sais que Malefoy se vante toujours d’être un grand joueur de Quidditch, mais ça ne coûte rien de le dire. Il faudra voir sur le terrain.

Il est vrai que Malefoy parlait beaucoup de balais volants, Il racontait sans cesse des histoires dont il était le héros et qui se terminaient invariablement par une poursuite haletante à l’issue de laquelle il échappait de justesse à un hélicoptère piloté par des Moldus. Il n’était d’ailleurs pas le seul à se vanter, A l’en croire, Seamus Finnigan avait également passé le plus clair de son enfance à faire des acrobaties aériennes en pleine campagne. Même Ron racontait à qui voulait l’entendre qu’il avait failli, entrer en collision avec un deltaplane alors qu’il pilotait le vieux balai de Charlie. Tous les élèves issus de familles de sorciers parlaient sans cesse de Quidditch. Ron avait déjà eu une longue dispute avec Dean Thomas, qui partageait leur dortoir, à propos du football. Ron ne voyait pas ce qu’on pouvait bien trouver d’intéressant à un jeu qui ne comportait qu’une seule balle et où il était interdit de voler. Un soir Harry avait surpris Ron en train de tapoter une affiche de Dean représentant l’équipe de football de West Ham pour essayer, en vain, de faire bouger les joueurs.

Neville, en revanche, n’était jamais monté sur un balai. Sa grand-mère s’y était toujours opposée. Harry songeait en son for intérieur que c’était une sage décision, étant donné le nombre incroyable d’accidents que Neville avait déjà eu dans sa vie en restant les deux pieds sur terre.

Quant à Hermione, elle redoutait autant que Neville la première leçon de vol, car c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas apprendre par cœur dans un livre—et pourtant elle avait essayé !

Le premier cours de balai volant devait avoir lieu le jeudi. Au petit déjeuner, elle leur infligea les stupides conseils en matière de vol qu’elle avait trouvés à la bibliothèque dans un livre intitulé Le Quidditch à travers les âges. Neville buvait ses paroles, dans l’espoir d’apprendre quelque chose qui pourrait l’aider à tenir sur un balai mais tous les autres furent ravis que l’arrivée du courrier interrompe la conférence d’Hermione.

Harry n’avait pas reçu la moindre lettre depuis le petit mot de Hagrid, ce que Malefoy avait tout de suite remarqué. Le hibou grand duc de celui-ci lui apportait sans cesse des colis de bonbons qu’il ouvrait avec jubilation à la table des Serpentard.

Ce matin-là, un hibou apporta à Neville un paquet que lui envoyait sa grand-mère. Il l’ouvrit fébrilement et montra à tout le monde une boule de verre de la taille d’une grosse bille qui semblait remplie de fumée.

—C’est un Rapeltout ! expliqua-t-il. Ça sert à se souvenir de ce qu’on a oublié de faire. Ma grand-mère me l’a envoyé parce qu’elle trouve que je suis étourdi. Regardez, il suffit de la tenir dans sa main, comme ça et si on a oublié quelque chose, elle devient rouge.

Neville fronça les sourcils: dans sa main, la boule était devenue écarlate. Pendant qu’il essayait de se rappeler ce qu’il avait oublié, Drago Malefoy passa près de la table des Gryffondor et prit le Rapeltout des mains de Neville.

Harry et Ron se levèrent d’un bond. Ils n’auraient pas été mécontents d’avoir un prétexte pour se battre avec Malefoy, mais le professeur McGonagall accourut aussitôt.

—Que se passe-t-il ? demanda-t-elle.

—C’est Malefoy qui m’a pris mon Rapeltout, gémit Neville.

Malefoy fit une grimace et laissa retomber la boule de verre sur la table.

—C’était simplement pour jeter un coup d’œil, dit-il avant de s’éloigner en compagnie de Crabbe et de Goyle.

A trois heures et demie, cet après-midi-là, les élèves de Gryffondor sortirent dans le parc pour se rendre sur le lieu de leur première leçon de vol. Le ciel était clair et les vastes pelouses ondulaient sous une faible brise. Le terrain se trouvait du côté opposé à la Forêt interdite dont on voyait les arbres se balancer au loin.

Les Serpentard étaient déjà là, ainsi qu’une vingtaine de balais soigneusement alignés sur le sol. Harry avait entendu Fred et George se plaindre de la qualité des balais de l’école qui se mettaient à vibrer quand on volait trop haut ou qui tiraient un peu trop à gauche.

Madame Bibine, le professeur de vol, arriva bientôt. Elle avait des cheveux courts et gris et des yeux jaunes comme ceux d’un faucon.

—Alors, qu’est-ce que vous attendez ? aboya-t-elle. Mettez-vous chacun devant un balai. Allez, dépêchez-vous !

Harry jeta un coup d’œil à son balai: il était vieux et pas en très bon état.

—Tendez la main droite au-dessus du balai, ordonna Madame Bibine, et dites : « Debout ! »

—Debout ! crièrent les élèves à l’unisson.

Le balai de Harry lui sauta aussitôt dans la main, mais ce fut un des rares à le faire. Celui d’Hermione Granger fit simplement un tour sur lui-même et celui de Neville ne bougea pas. Les balais étaient peut-être comme les chevaux, songea Harry, quand on avait peur, ils le sentaient et le tremblement dans la voix de Neville indiquait clairement qu’il aurait préféré garder les deux pieds sur terre.

Madame Bibine leur montra ensuite comment enfourcher le manche sans glisser. Elle passa devant chacun pour corriger la position et Harry et Ron furent enchantés de l’entendre dire à Malefoy qu’il tenait très mal son balai.

—Et maintenant, dit le professeur, à mon coup de sifflet, vous donnez un coup de pied par terre pour vous lancer. Frappez fort. Vous tiendrez vos balais bien droits, vous vous élèverez d’un ou deux mètres et vous reviendrez immédiatement au sol en vous penchant légèrement en avant. Attention au coup de sifflet. Trois, deux…

Mais Neville était si nerveux et il avait si peur de ne pas réussir à décoller qu’il se lança avant que Madame Bibine ait eu le temps de porter le sifflet à ses lèvres.

—Redescends, mon garçon ! ordonna-t-elle.

Mais Neville s’éleva dans les airs comme un bouchon de champagne. Il était déjà à trois mètres. Il monta jusqu’à six mètres. Harry vit son visage se décomposer tandis qu’il regardait le sol s’éloigner. Il eut un haut-le-corps, glissa du balai et…

BAM ! Il y eut un bruit sourd, puis un horrible craquement et Neville se retrouva face contre terre, le nez dans le gazon. Son balai continua de s’élever de plus en plus haut, puis dériva lentement vers la Forêt interdite avant de disparaître à l’horizon.

Madame Bibine était penchée sur Neville, le teint aussi pâle que lui.

—Poignet cassé, murmura-t-elle. Allez, viens mon garçon, lève-toi, ce n’est pas grave.

Elle se tourna alors vers les autres élèves.

—Personne ne bouge pendant que j’emmène ce garçon à l’infirmerie, dit-elle. Et vous laissez les balais par terre, sinon, je vous garantis que vous ne resterez pas longtemps à Poudlard.

Neville, le visage ruisselant de larmes, la main crispée sur son poignet, clopina à côté de Madame Bibine qui le tenait par l’épaule. Dès qu’ils se furent suffisamment éloignés, Malefoy éclata de rire.

—Vous avez vu sa tête, à ce mollasson ? s’exclama-t-il.

Les Serpentard éclatèrent de rire à leur tour.

—Tais-toi, Malefoy, lança sèchement Parvati Patil.

—Tu prends la défense de Londubat, Parvati ? s’exclama Pansy Parkinson, une fille de Serpentard au visage dur. Je ne savais pas que tu aimais les gros pleurnichards.

—Regardez ! s’écria Malefoy.

Il se précipita soudain à l’endroit où Neville était tombé et ramassa quelque chose dans l’herbe.

—C’est ce truc idiot que sa grand-mère lui a envoyé, dit-il en montrant le Rapeltout qui étincelait dans sa main.

—Donne-moi ça, Malefoy, lança Harry d’une voix très calme.

Tout le monde cessa de parler pour regarder la suite des événements. Malefoy eut un sourire mauvais.

—Je vais le laisser quelque part pour que ce pauvre Neville puisse le retrouver. Au sommet d’un arbre, par exemple.

—Donne ça ! s’écria Harry.

Mais Malefoy avait déjà enfourché son balai et décolla aussitôt. Il n’avait pas menti en disant qu’il savait voler.

—Si tu y tiens tellement, viens le chercher, Potter, cria-t-il en volant autour de la cime d’un chêne.

Harry empoigna son balai.

—Non ! cria Hermione Granger. Madame Bibine nous a dit de ne pas bouger. Tu vas nous attirer des ennuis.

Mais Harry ne fit pas attention à elle. Il enfourcha le balai, donna un grand coup de pied par terre et s’éleva à toute vitesse. L’air lui sifflait aux oreilles et sa robe de sorcier flottait derrière lui.

Il ressentit une joie intense en découvrant soudain qu’il savait faire voler un balai sans avoir eu besoin d’apprendre. C’était quelque chose qui lui paraissait très naturel, très facile, et qui lui donnait une sensation merveilleuse. Lorsqu’il tira sur le manche pour monter encore un peu plus haut, il entendit s’élever de la pelouse les hurlements des filles qui le suivaient des yeux et une exclamation admirative de Ron.

Harry prit alors un virage serré pour faire face à Malefoy qui paraissait stupéfait.

—Donne-moi ça, s’écria Harry, ou je te fais tomber de ton balai !

—Vraiment ? répliqua Malefoy qui essayait d’avoir l’air méprisant mais semblait plutôt inquiet.

D’instinct, Harry savait parfaitement ce qu’il fallait faire. Il se pencha en avant, serra les mains sur le manche et son balai fonça sur Malefoy comme un javelot. Malefoy parvint de justesse à éviter Harry qui prit un virage en épingle à cheveux et fondit à nouveau sur son adversaire. En bas, des élèves applaudirent.

—Alors, Malefoy ! Crabbe et Goyle ne sont plus là pour te sauver la mise ? lança Harry.

Il sembla que Malefoy avait eu la même pensée.

—Attrape, si tu en es capable, cria-t-il.

Et il lança la boule de verre le plus haut possible.

Comme dans un film au ralenti, Harry vit la boule s’élever dans les airs puis amorcer sa chute. Il se pencha aussitôt en avant, abaissa le manche à balai et poursuivit la boule en fonçant vers le sol. Des cris se mêlaient au sifflement du vent dans ses oreilles, tandis qu’il fendait l’air à une vitesse vertigineuse. Soudain, il tendit la main et réussit à attraper la boule à une cinquantaine de centimètres du sol, juste à temps pour pouvoir redresser le manche de son balai et atterrir en douceur sur la pelouse, en tenant le Rapeltout au creux de son poing.

—HARRY POTTER !

Cette fois, ce fut son cœur qui sembla plonger dans sa poitrine à la même vitesse que le balai. Le professeur McGonagall courait vers lui. Harry se releva, les jambes tremblantes.

—Jamais depuis que je suis à Poudlard…

Elle étant dans un tel état de choc qu’elle n’arrivait presque plus à parler et ses lunettes lançaient des éclairs furieux.

—Comment avez-vous pu oser… ? Vous auriez pu vous rompre le cou…

—Ce n’est pas sa faute, professeur, intervint Ron, c’est Malefoy qui…

—Taisez-vous, Weasley. Venez avec moi, Potter.

Harry aperçut Malefoy, Crabbe et Goyle qui arboraient un air triomphant en le regardant partir sur les talons du professeur McGonagall. Harry savait qu’il allait être renvoyé. Il aurait voulu dire quelque chose pour se défendre, mais il avait l’impression que sa voix refusait de lui obéir. Le professeur McGonagall avançait à grands pas sans même le regarder et il lui fallait courir pour la suivre. Il n’avait pas tenu deux semaines. Dans dix minutes, il devrait faire sa valise. Que diraient les Dursley quand ils le verraient sur le pas de la porte ?

Il monta les marches de pierre, puis l’escalier de marbre. Le professeur McGonagall ne disait toujours rien. Elle ouvrait les portes à la volée et arpentait les couloirs, Harry sur ses talons. Peut-être l’emmenait-elle dans le bureau de Dumbledore. Il pensa à Hagrid qui s’était fait renvoyer mais qui avait pu rester à Poudlard comme garde-chasse. Peut-être pourrait-il devenir son assistant ? Il sentit son estomac se nouer à l’idée de voir Ron et les autres devenir sorciers tandis qu’il serait condamné à suivre Hagrid en portant son sac.

Le professeur s’arrêta soudain devant une salle de classe. Elle ouvrit la porte et jeta un coup d’œil par l’entrebâillement.

—Excusez-moi, dit-elle au professeur qui donnait son cours dans la salle.

C’était Flitwick, le professeur d’enchantements.

—Puis-je vous emprunter du bois quelques instants ?

Du bois ? Avait-elle l’intention de lui donner des coups de bâton ? se demanda Harry, déconcerté.

Mais Dubois était en fait un élève de cinquième année, un garçon solide qui avait l’air très étonné d’être ainsi arraché à son cours.

—Venez avec moi, tous les deux, dit le professeur McGonagall.

Ils la suivirent le long du couloir. Dubois lançait à Harry des regards surpris.

—Entrez là, ordonna le professeur.

Elle les fit entrer dans une classe vide où Peeves était occupé à écrire des gros mots au tableau.

—Dehors, Peeves ! aboya-t-elle.

Peeves lança la craie dans une corbeille et fila dans le couloir en poussant des jurons. Le professeur McGonagall claqua la porte derrière lui et se planta devant les deux garçons.

—Potter, je vous présente Olivier Dubois. Dubois, je vous ai trouvé un attrapeur.

L’expression de Dubois passa de la surprise au ravissement.

—Vous parlez sérieusement, professeur ?

—Très sérieusement, répliqua sèchement le professeur McGonagall. Ce garçon a un don. Je n’ai jamais rien vu de semblable. C’était la première fois que vous montiez sur un balai, Potter ?

Harry approuva d’un signe de tête. Il n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait, mais apparemment, on n’avait pas l’intention de l’exclure.

—Il a attrapé cette boule de verre après une descente en piqué de quinze mètres, dit le professeur McGonagall. Et il s’en est tiré sans la moindre égratignure. Même Charlie Weasley n’aurait pas été capable d’en faire autant.

Dubois avait à présent la tête de quelqu’un dont le rêve le plus cher vient de se réaliser.

—Tu as déjà assisté à un match de Quidditch, Potter ? demanda-t-il d’une voix enthousiaste.

—Dubois est le capitaine de l’équipe de Gryffondor, précisa le professeur McGonagall.

—Il a le physique parfait pour un attrapeur, dit Dubois qui tournait tout autour de Harry pour l’examiner en détail. Léger, rapide… Il va falloir lui trouver un bon balai. Peut-être un Nimbus 2000 ou un Astiqueur 7.

—Je vais aller voir le professeur Dumbledore pour lui demander si on peut faire une entorse au règlement et fournir un balai à un élève de première année. Dieu sait que nous avons besoin d’une meilleure équipe que celle de l’année dernière. Nous avons été littéralement écrasés par les Serpentard. Pendant des semaines, je n’ai plus osé regarder Severus Rogue en face…

Le professeur McGonagall observa Harry d’un air grave par-dessus ses lunettes.

—Je veux que vous suiviez un entraînement intensif, Potter. Vous avez intérêt à vous donner du mal, sinon, je pourrais revenir sur ma décision de ne pas vous punir pour ce que vous venez de faire.

Puis elle eut soudain un sourire.

—Votre père aurait été fier de vous, ajouta-t-elle. Lui aussi était un excellent joueur de Quidditch.

—Tu plaisantes ou quoi ?

C’était l’heure du dîner et Harry venait de raconter à Ron ce qui s’était passé avec le professeur McGonagall.

—Attrapeur ? s’exclama Ron. Mais les première année ne jouent jamais… Tu vas être le plus jeune joueur depuis…

—Un siècle, acheva Harry. C’est Dubois qui me l’a dit.

Ron était tellement stupéfait qu’il en oublia de manger ce qu’il avait dans son assiette.

—Je commence l’entraînement la semaine prochaine, dit Harry. Mais ne le dis à personne. Dubois tient à garder le secret.

Fred et George Weasley venaient d’entrer dans la salle. Ils se précipitèrent sur Harry.

—Bravo, dit George à voix basse. Dubois nous a raconté. Nous aussi, on est dans l’équipe. Comme batteurs.

—Cette année, on gagne la coupe, c’est sûr, dit Fred. On n’avait plus jamais gagné depuis le départ de Charlie, mais cette fois, on a une équipe formidable. Tu dois être vraiment très bon, Harry ! Dubois en sautait de joie.

—Il faut qu’on y aille, dit George. Il paraît que Lee Jordan a trouvé un nouveau passage secret pour sortir de l’école.

—Je parie que c’est celui qui se trouve derrière la statue de Gregory le Hautain. On l’avait déjà repéré dès la première semaine. A tout à l’heure.

Fred et George étaient à peine partis que quelqu’un de beaucoup moins sympathique apparut: c’était Malefoy, accompagné de Crabbe et Goyle.

—Alors, c’est ton dernier repas, Potter ? Quand est-ce que tu retournes chez les Moldus ?

—Tu faisais moins le fier quand tu n’avais pas tes petits copains avec toi, répliqua Harry avec froideur.

Le qualificatif de « petit » ne convenait guère à Crabbe et à Goyle, mais les professeurs étaient nombreux autour de la Grande Table et ni l’un ni l’autre ne put faire grand-chose à part froncer les sourcils.

—Je te prends quand tu veux, dit Malefoy, vexé. Cette nuit si ça te convient. Duel de sorciers. Baguettes magiques uniquement, pas de contact physique. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne sais pas ce que c’est qu’un duel de sorciers ?

—Bien sûr que si, intervint Ron. Et je veux bien être son second. Et toi, qui tu prends comme second ?

Malefoy se tourna vers Crabbe et Goyle et les évalua du regard.

—Crabbe, dit-il. A minuit, d’accord ? On se retrouve dans la salle des trophées, elle n’est jamais fermée.

Lorsque Malefoy et ses amis furent partis, Ron et Harry se tournèrent l’un vers l’autre.

—Qu’est-ce que c’est que ça, un duel de sorciers ? demanda Harry. Et qu’est-ce que tu entends par second ?

—Le second est là pour prendre ta place si tu es tué, répondit Ron d’un ton dégagé. Mais on ne meurt que dans les vrais duels, avec de vrais sorciers. Tout ce que vous arriverez à faire, Malefoy et toi, c’est à vous envoyer des étincelles. Vous ne vous y connaissez pas suffisamment en magie pour vous faire du mal. Je suis sur qu’il s’attendait à ce que tu refuses.

—Et si rien ne se passe quand j’agiterai ma baguette ?

—Jette-la par terre et donne un coup de poing sur le nez de Malefoy, suggéra Ron.

—Excusez-moi, dit une voix.

Harry et Ron levèrent la tête. C’était Hermione Granger.

—On ne peut pas dîner en paix ? grommela Ron.

Hermione ne fit pas attention à lui et s’adressa à Harry:

—J’ai entendu ce que vous vous disiez avec Malefoy. Il n’est pas question que vous vous promeniez la nuit dans le château. Vous avez pensé aux points que vous ferez perdre aux Gryffondor si jamais vous êtes pris ? Et vous serez forcément pris. C’est vraiment très égoïste de votre part.

—Et ça ne te regarde vraiment pas, ajouta Harry.

—Au revoir, bonne soirée, dit Ron.

La nuit promettait de ne pas être de tout repos, pensa Harry tandis qu’il attendait, allongé sur son lit, l’heure d’aller au rendez-vous. Ron avait passé la soirée à lui donner des conseils.

—S’il essaye de te jeter un sort, arrange-toi pour esquiver. Je ne me souviens plus de ce qu’il faut faire pour les neutraliser.

Il y avait de grands risques qu’ils se fassent prendre par Rusard ou Miss Teigne et Harry pensa qu’il tentait un peu trop la chance, mais il avait enfin l’occasion de battre Malefoy une bonne fois pour toutes et il ne fallait pas la laisser échapper.

—Onze heures et demie, murmura Ron. Il est temps d’y aller.

Ils enfilèrent leur robe de chambre, prirent leurs baguettes magiques et descendirent l’escalier en colimaçon qui menait à la salle commune. Quelques braises rougeoyaient encore dans l’âtre et les fauteuils avaient l’air de créatures informes, tapies dans la pénombre. Ils avaient presque atteint le trou qui permettait de sortir de la pièce lorsqu’une voix s’éleva derrière eux.

—Je n’arrive pas à croire que tu puisses faire une chose pareille, Harry.

La lueur d’une lampe tremblota dans l’obscurité et Hermione Granger apparut, vêtue d’une robe de chambre rose, les sourcils froncés.

—Retourne te coucher, toi ! lança Ron avec fureur.

—J’ai failli tout raconter à ton frère, répliqua Hermione. Percy est préfet, il pourrait empêcher ça.

Harry n’avait jamais vu quelqu’un montrer une telle obstination à se mêler des affaires d’autrui.

—Viens, dit-il à Ron.

Il fit pivoter le portrait de la grosse dame et passa par le trou. Mais Hermione n’était pas décidée à abandonner la partie aussi facilement et elle franchit le trou à la suite de Ron en émettant des sifflements d’oie furieuse.

—Vous vous en fichez de Gryffondor ? Vous ne pensez qu’à vous-mêmes ? Je ne veux pas que ce soit Serpentard qui gagne la coupe et que vous nous fassiez perdre tous les points que j’ai gagnés avec McGonagall.

—Va-t’en.

—Très bien, mais je vous aurai prévenus. Demain, quand vous serez dans le train parce qu’on vous aura renvoyés, vous vous souviendrez de ce que je vous ai dit. Vous êtes vraiment des…

Mais ils ne surent pas ce qu’ils étaient car en voulant faire à nouveau pivoter le portrait de la grosse dame pour retourner dans son dortoir, Hermione s’aperçut que la toile était vide. La grosse dame était allée se promener, laissant Hermione à la porte.

—Qu’est-ce que je vais faire, maintenant ? dit-elle d’une petite voix aiguë.

—Ça te regarde, répondit Ron. Nous, il faut qu’on y aille, sinon on va être en retard.

Mais avant qu’ils aient atteint le bout du couloir, Hermione les avait rattrapés.

—Je viens avec vous, dit-elle.

—Certainement pas.

—Vous ne croyez pas que je vais attendre là que Rusard vienne me chercher ? S’il nous trouve tous les trois, je lui dirai la vérité, que j’ai essayé de vous faire revenir mais que je n’ai pas pu. Vous pourrez témoigner en ma faveur.

—Tu ne manques pas de culot ! répliqua Ron à voix haute.

—Taisez-vous, tous les deux, dit sèchement Harry. J’ai entendu quelque chose.

On aurait dit quelqu’un qui reniflait.

—Miss Teigne ? chuchota Ron en scrutant l’obscurité.

Mais ce n’était pas elle. C’était Neville Londubat. Il était couché sur le sol, en chien de fusil, et dormait profondément. Lorsque les trois autres s’approchèrent, il se réveilla en sursaut.

—Ah ! Vous m’avez enfin retrouvé ! dit-il. Ça fait des heures que je suis là. Je n’arrivais pas à me souvenir du mot de passe pour retourner au dortoir.

—Ne parle pas trop fort, dit Ron. Le mot de passe, c’est Groin de porc, mais ça rie te servira à rien, la grosse dame est allée se promener.

—Comment va ton poignet ? demanda Harry.

—Très bien, dit Neville. Madame Pomfresh m’a arrangé ça en deux minutes.

—Parfait. A plus tard, Neville, on a quelque chose à faire.

—Ne me laissez pas tout seul ! dit Neville en se relevant. Le Baron Sanglant est déjà passé deux fois.

Ron regarda sa montre et jeta un coup d’œil furieux à Hermione et à Neville.

—Si on se fait attraper à cause de vous, dit-il, je vous jure que j’apprendrai à vous jeter un sort dont vous ne vous remettrez pas.

Hermione s’apprêtait à répondre, mais Harry lui fit signe de se taire et se remit en chemin. Ils parcoururent des couloirs zébrés de rayons de lune qui projetaient l’ombre des croisées sur le sol. A chaque tournant, Harry s’attendait à se trouver nez à nez avec Rusard ou Miss Teigne, mais ils eurent de la chance et parvinrent à monter sans encombre au deuxième étage où se trouvait la salle des trophées.

Malefoy et Crabbe n’étaient pas encore arrivés. Derrière les vitrines de cristal, des coupes, des écus, des plateaux, des statuettes d’or et d’argent étincelaient dans la pénombre, à la lueur du clair de lune. Harry sortit sa baguette magique, au cas où Malefoy se serait caché quelque part pour l’attaquer par surprise. Ils attendirent quelques minutes, mais rien ne se produisit.

—Il est en retard. Peut-être qu’il s’est dégonflé, murmura Ron.

Au même instant, un bruit dans la pièce voisine les fit sursauter. Harry brandit sa baguette et ils entendirent une voix, mais ce n’était pas celle de Malefoy.

—Cherche ma belle, cherche bien, ils doivent se cacher dans un coin.

C’était Rusard qui parlait à Miss Teigne. Frappé d’horreur, Harry fit des signes désespérés aux trois autres pour qu’ils s’enfuient le plus vite possible. Ils filèrent en silence jusqu’à la porte opposée et parvinrent tout juste à la franchir avant que Rusard entre dans la salle des trophées.

—Il y a quelqu’un qui doit se cacher quelque part, marmonna-t-il derrière eux.

Suivi des trois autres, Harry s’engagea dans une longue galerie où s’alignaient des armures. Ils entendaient Rusard qui se rapprochait et Neville poussa brusquement un cri apeuré. Il se mit à courir, trébucha, essaya de se rattraper en saisissant Ron par la taille et tous deux tombèrent en renversant une armure.

Le vacarme qui s’ensuivit aurait suffi à réveiller tout le château.

—ON FILE ! cria Harry et ils se mirent à courir sans se donner le temps de se retourner.

Parvenus à l’extrémité de la galerie aux armures, ils prirent un virage serré et foncèrent à toutes jambes à travers un dédale de couloirs. Harry avait pris la tête du groupe sans avoir la moindre idée de l’endroit où ils se trouvaient, ni de la direction qu’ils suivaient. Ils passèrent derrière une tapisserie et s’engouffrèrent dans un passage secret qu’ils parcoururent sans ralentir l’allure. Ils se retrouvèrent alors près de la salle où avaient lieu les cours d’enchantements et qui était située à des kilomètres de la salle des trophées.

—Je crois bien qu’on l’a semé, dit Harry, hors d’haleine.

Neville, plié en deux par un point de côté, essayait de retrouver sa respiration en émettant toutes sortes de bruits bizarres.

—Je… vous… avais prévenus ! dit Hermione, le souffle court.

—Il faut retourner à la tour de Gryffondor, dit Ron. Et on a intérêt à se dépêcher.

—Malefoy t’a tendu un piège, dit Hermione à Harry, j’espère que tu t’en rends compte. Il n’avait pas la moindre intention d’aller au rendez-vous. Mais il a dû dire à Rusard que quelqu’un s’apprêtait à entrer dans la salle des trophées.

Harry pensa qu’elle avait sans doute raison, mais il n’allait certainement pas le reconnaître.

—Allons-y, dit-il.

Ce n’était pas si simple, cependant. Il avait à peine fait dix mètres qu’ils virent quelque chose jaillir d’une salle de classe, juste devant leur nez. C’était Peeves, l’esprit frappeur. En les voyant, il poussa une exclamation ravie.

—Alors, les petits nouveaux, on se promène dans les couloirs à minuit ? Je devrais le dire à Rusard, déclara-t-il d’une voix vertueuse. Pour votre propre bien, ajouta-t-il, les yeux brillants de malice.

—Fiche le camp, laisse-nous passer, lança Ron en faisant un geste pour écarter Peeves.

C’était une grave erreur.

—ÉLÈVES HORS DU DORTOIR ! hurla aussitôt Peeves. ELEVES HORS DU DORTOIR DANS LE COULOIR DES ENCHANTEMENTS !

Ils se baissèrent pour passer sous l’esprit frappeur et coururent à toutes jambes jusqu’au bout du couloir où ils tombèrent sur une porte verrouillée.

—On est fichus, gémit Ron tandis qu’ils essayaient vainement d’ouvrir la porte. C’est la fin, pour nous !

Ils entendaient les bruits de pas de Rusard qui courait le plus vite qu’il pouvait dans la direction d’où provenaient les cris de Peeves.

—Pousse-toi, grogna Hermione.

Elle prit la baguette magique de Harry, tapota la serrure et murmura:

—Alohomora !

Il y eut alors un déclic et la porte pivota sur ses gonds. Ils se précipitèrent dans l’ouverture, refermèrent aussitôt derrière eux et collèrent l’oreille contre le panneau pour écouter ce qui se passait.

—Où sont-ils allés, Peeves ? demandait Rusard. Vite, dis moi.

—On dit: où sont-ils allés s’il te plaît, quand on est poli.

—Ça suffit, Peeves, ce n’est pas le moment de faire l’idiot. Par où sont-ils partis ?

—Je dirai quelque chose quand on me dira s’il te plaît, chantonna Peeves de son ton le plus exaspérant.

—Bon, d’accord. S’il te plaît.

—QUELOUE CHOSE ! Ha ! Ha ! Ha ! Je vous avais prévenu. Je dirai « quelque chose » quand on me dira s’il te plaît ! Ha ! Ha ! Ha !

Harry et les trois autres entendirent un bruit semblable à une rafale de vent. C’était Peeves qui prenait la fuite tandis que Rusard lançait des jurons furieux.

—Il pense que la porte est verrouillée, chuchota Harry. Je crois qu’on va s’en tirer. Qu’est-ce qu’il y a ? dit-il à Neville qui le tirait par la manche depuis un bon moment.

Comme Neville insistait, Harry se retourna. Pendant un instant, il se demanda s’il ne faisait pas un cauchemar. Avec tout ce qui venait de se passer, c’en était trop !

Car ils ne se trouvaient pas dans une salle, comme il l’avait cru tout d’abord, mais dans un couloir. Plus précisément, dans le couloir interdit du deuxième étage. Et à présent, ils comprenaient pourquoi l’endroit était interdit.

Devant leurs yeux, un chien monstrueux remplissait tout l’espace entre le soi et le plafond. L’animal avait trois têtes : trois paires d’yeux étincelant d’une lueur démente, trois museaux qui les flairaient en frémissant avec avidité et trois gueules bavantes hérissées d’énormes crocs jaunâtres d’où pendaient des filets de salive épais comme des cordes.

Le chien se tenait immobile, ses six yeux fixés sur eux. S’il ne les avait pas encore dévorés, c’était sans doute parce qu’ils l’avaient pris par surprise, pensa Harry, mais à en juger par ses grognements qui roulaient comme le tonnerre, il n’allait pas tarder à leur bondir dessus.

Harry chercha à tâtons la poignée de la porte. Entre Rusard et la mort, il choisissait Rusard.

Ils sortirent à reculons, claquèrent la porte derrière eux et se mirent à courir le long du couloir à une telle vitesse qu’ils avaient presque l’impression de voler. Rusard avait dû les chercher ailleurs, car ils ne l’aperçurent nulle part, mais peu leur importait, ils n’avaient plus qu’une idée en tête: mettre le maximum de distance entre le monstre et eux. Ils ne s’arrêtèrent de courir que lorsqu’ils furent revenus devant le portrait de la grosse dame, au sixième étage.

—Où êtes-vous donc allés ? demanda le portrait en voyant leurs robes de chambre qui pendaient sur leurs épaules et leurs visages écarlates, luisants de sueur.

—Aucune importance, répliqua Harry, pantelant. Groin de porc, Groin de porc. Vite !

Le tableau pivota aussitôt. Ils s’engouffrèrent dans la salle commune et se laissèrent tomber dans des fauteuils, tremblant de tous leurs membres.

Ils restèrent un long moment silencieux. Neville avait l’air d’avoir perdu à tout jamais l’usage de la parole.

—Mais qu’est-ce qui leur prend de garder un truc pareil dans une école ? dit enfin Ron. S’il y a un chien au monde qui a besoin d’exercice, c’est bien celui-là !

Hermione avait retrouvé à la fois son souffle et son mauvais caractère.

—Ça vous arrive de vous servir de vos yeux ? lança-t-elle. Vous n’avez pas vu sur quoi il était ?

—Il était par terre, non ? répondit Harry. Je n’ai pas regardé ses pattes, j’avais suffisamment à voir avec ses têtes.

—Non, il n’était pas par terre, il était sur une trappe. On l’a mis là pour garder quelque chose, c’est évident.

Elle se leva et les fixa d’un regard flamboyant.

—J’espère que vous êtes contents de vous. On aurait pu se faire tuer, ou pire, être renvoyés. Et maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais me coucher.

Ron la regarda partir, bouche bée.

—Non, ça ne nous dérange pas, dit-il. On dirait vraiment que c’est nous qui l’avons obligée à venir !

Harry, lui, remonta dans le dortoir en pensant à ce qu’avait dit Hermione. Le chien était là pour garder quelque chose. Qu’avait dit Hagrid, déjà ? Que Gringotts était le meilleur endroit pour cacher un objet—en dehors de Poudlard, peut-être.

Apparemment, Harry avait découvert où se trouvait désormais le petit paquet enveloppé de papier kraft que Hagrid était allé chercher dans la chambre forte numéro 713.
Revenir en haut Aller en bas
https://le-royaume-du-savoir.forumactif.com
 
Chapitre 9 - Duel à Minuit
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum
Le Royaume du Savoir :: AYLINE :: Bibliothèque :: Harry Potter - A l'Ecole des Sorciers :: Chapitre 9 - Duel à Minuit-
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujetSauter vers: