Le Royaume du Savoir
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Royaume du Savoir

Apprendre en s'amusant : soutien scolaire, jeux éducatifs, blooket, quizz, mots croisés, puzzles
 
AccueilAccueil  ÉvènementsÉvènements  PublicationsPublications  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet
 

 Chapitre 15 - La Forêt Interdite

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin
Admin


Messages : 2555
Réputation : 1
Date d'inscription : 01/04/2020

Chapitre 15 - La Forêt Interdite Empty
MessageSujet: Chapitre 15 - La Forêt Interdite   Chapitre 15 - La Forêt Interdite Icon_minitimeDim 17 Juil - 4:15


Chapitre 15 - La Forêt Interdite Gif_vi11

CLIQUE SUR L'IMAGE ci-dessous POUR ECOUTER L'HISTOIRE

La forêt interdite



Les choses n’auraient pas pu tourner plus mal.

Rusard les conduisit dans le bureau du professeur McGonagall où ils s’assirent en silence. Hermione tremblait. Harry tournait et retournait dans sa tête toutes les excuses qu’il pouvait trouver pour justifier leur conduite, mais aucune ne paraissait convaincante. Ils étaient pris au piège. Comment avaient-ils pu être assez stupides pour oublier la cape ? Aucune excuse au monde ne pourrait justifier aux yeux du professeur McGonagall qu’ils se promènent ainsi au milieu de la nuit et surtout pas dans la plus haute tour d’astronomie qui était réservée aux cours. Si l’on ajoutait Norbert et la cape d’invisibilité, ils pouvaient tout aussi bien faire leur valise dès maintenant.

Pour comble de malheur, lorsque le professeur McGonagall réapparut, elle tenait Neville par le bras.

—Harry ! s’écria Neville. Je t’ai cherché pour te prévenir, j’ai entendu Malefoy dire qu’il allait te coincer, il a dit que tu avais un drag…

Harry fit un signe de tête frénétique pour interrompre Neville, mais le professeur McGonagall l’avait vu. Elle semblait dans un tel état de fureur qu’elle aurait pu cracher le feu beaucoup mieux que Norbert.

—Je n’aurais jamais cru ça de vous. Mr Rusard m’a dit que vous étiez au sommet de la tour d’astronomie. Or, il est une heure du matin. J’exige des explications !

Pour la première fois, Hermione fut incapable de répondre à la question d’un professeur. Elle restait immobile comme une statue, les yeux fixés sur le bout de ses chaussons,

—J’ai une petite idée sur ce qui s’est passé, reprit le professeur McGonagall. Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour le comprendre. Vous avez raconté à Drago Malefoy une histoire à dormir debout au sujet d’un prétendu dragon pour l’attirer hors de son lit et lui créer des ennuis. Je l’ai déjà pris sur le fait. Et vous devez être très contents que Neville Londubat ait également cru à votre histoire ?

Harry croisa le regard de Neville et essaya de lui faire comprendre que ce n’était pas vrai. Il avait en effet remarqué son expression stupéfaite et peinée. Pauvre Neville ! Harry savait ce qu’il avait dû lui en coûter de partir à leur recherche dans l’obscurité du château pour les prévenir.

—Je suis outrée, dit le professeur McGonagall. Quatre élèves qui se promènent dans les couloirs la même nuit ! Je n’ai jamais vu une chose pareille. Miss Granger, je pensais que vous étiez plus raisonnable. Quant à vous, Mr Potter, je croyais que vous attachiez plus de prix au prestige de Gryffondor. Vous serez tous les trois en retenue et, croyez-moi, vous aurez du travail à faire ! Oui, oui, vous aussi, Mr Londubat, rien ne vous autorise à errer dans les couloirs en pleine nuit, encore moins en cette période, c’est extrêmement dangereux et j’enlève cinquante points à Gryffondor.

—Cinquante ? s’exclama Harry, suffoqué.

Ils perdaient du même coup la tête du championnat qu’ils avaient gagnée lors du dernier match de Quidditch.

—Cinquante points chacun ! précisa le professeur McGonagall.

—Professeur, s’il vous plaît…

—Vous ne pouvez pas…

—Ce n’est pas à vous de me dire ce que je peux faire ou pas, Potter. Et maintenant, retournez vous coucher tous les trois. Jamais des élèves de Gryffondor ne m’ont fait autant honte.

Cent cinquante points perdus ! Gryffondor était relégué à la dernière place du championnat. En une seule nuit, ils lui avaient fait perdre toute chance de remporter la coupe des Quatre Maisons. Comment pourraient-ils jamais rattraper un tel handicap ?

Harry ne dormit pas de la nuit. Il entendit Neville sangloter dans son oreiller des heures entières. Il ne savait pas quoi dire pour le consoler. Tout comme lui, Neville redoutait l’aube. Qu’arriverait-il lorsque les autres élèves de Gryffondor apprendraient ce qui s’était passé ?

Le lendemain, quand les élèves de Gryffondor passèrent devant les sabliers géants qui comptabilisaient les points de chaque maison, ils crurent d’abord à une erreur. Comment auraient-ils pu perdre cent cinquante points en une nuit ? L’histoire commença alors à se répandre: c’était Harry Potter, le célèbre Harry Potter, le héros des deux derniers matches de Quidditch, qui leur avait fait perdre tous ces points, lui et deux autres idiots de première année.

Harry qui avait été le plus populaire, le plus admiré des élèves de l’école devint brusquement celui qu’on détestait le plus. Même les Serdaigle et les Poufsouffle s’en prenaient à lui, car ils avaient tous espéré que les Serpentard perdraient la coupe. Partout où Harry apparaissait, on le montrait du doigt, on l’insultait à haute voix. Les Serpentard, en revanche, applaudissaient et l’acclamaient chaque fois qu’ils le voyaient passer.

—Merci pour le coup de main, Potter !

Il n’y avait que Ron pour lui rester fidèle.

—Ils auront oublié tout ça dans quelques semaines, assura-t-il. Fred et George ont fait perdre des quantités de points à Gryffondor pendant tout le temps qu’ils ont passé ici et tout le monde les aime bien quand même.

—Ils n’ont jamais fait perdre cent cinquante points d’un coup, j’imagine ? dit Harry d’un air malheureux.

—Non, c’est vrai, admit Ron.

Il était un peu tard pour réparer les dégâts, mais Harry se jura désormais de ne plus se mêler de ce qui ne le regardait pas, Il se sentait si honteux qu’il proposa à Dubois de démissionner de l’équipe de Quidditch.

—Démissionner ? tonna Dubois. Et ça nous servira à quoi ? Comment on va faire pour regagner des points si on ne peut plus gagner les matches ?

Mais même le Quidditch avait cessé de l’amuser. Les autres joueurs refusaient d’adresser la parole à Harry pendant les séances d’entraînement et quand ils avaient besoin de parler de lui, ils le désignaient sous le nom d’attrapeur.

Hermione et Neville souffraient, eux aussi. Ils n’avaient pas à subir autant d’avanies, car ils n’étaient pas aussi connus, mais personne ne leur parlait non plus. Hermione était devenue discrète en classe, gardant la tête baissée et travaillant en silence.

Harry était presque content que la période des examens approche. Toutes les révisions qu’il avait à faire lui occupaient suffisamment l’esprit pour qu’il n’ait plus le temps de penser à ses malheurs.

Une semaine avant les examens, cependant, la promesse que Harry s’était faite de ne plus se mêler de ce qui ne le regardait pas fut mise à l’épreuve. Un après-midi, alors qu’il revenait de la bibliothèque, il entendit un gémissement qui provenait d’une salle de classe, un peu plus loin. Il reconnut bientôt la voix de Quirrell.

—Non, non, ne recommencez pas… s’il vous plaît… implorait-il.

On aurait dit que quelqu’un le menaçait. Harry s’approcha.

—D’accord, d’accord, sanglota Quirrell.

Un instant plus tard, il sortit en hâte de la salle en redressant son turban. Il avait le teint pâle et semblait sur le point de fondre en larmes. Il s’éloigna à grands pas et disparut. Harry attendit que le bruit de ses pas se soit évanoui, puis il regarda à l’intérieur de la salle de classe. Elle était vide, mais il y avait de l’autre côté une deuxième porte qui était entrouverte et il s’avança dans cette direction. Il avait déjà parcouru la moitié du chemin lorsque, se souvenant de sa promesse, il se ravisa.

De toute façon, il était prêt à parier une douzaine de Pierres philosophales que c’était Rogue qui était parti par là. Et d’après ce qu’il venait d’entendre, Quirrell avait fini par céder à ses menaces. Harry retourna aussitôt à la bibliothèque et raconta à Ron et à Hermione ce qu’il avait entendu.

—Alors, Rogue a fini par y arriver ! soupira Ron. Si Quirrell lui a révélé comment neutraliser son sortilège…

—Il reste Touffu, fit remarquer Hermione.

—Peut-être que Rogue a trouvé le moyen de passer devant lui sans avoir eu besoin de le demander à Hagrid, dit Ron en jetant un coup d’œil aux milliers de livres qui les entouraient. J’imagine qu’il doit bien y avoir un bouquin qui indique comment s’y prendre avec un chien géant à trois têtes. Qu’est-ce qu’on fait, Harry ?

La lueur de l’aventure brillait à nouveau dans le regard de Ron, mais Hermione répondu avant Harry:

—Il faut aller voir Dumbledore, dit-elle. C’est ce qu’on aurait dû faire depuis le début. Si on tente quelque chose nous-mêmes, on va se faire renvoyer, c’est sûr.

—Mais on n’a aucune preuve, répondit Harry. Quirrell a bien trop peur pour confirmer ce qu’on dira. Rogue se contentera de prétendre qu’il ignore comment le troll est entré le jour de Halloween et qu’il ne s’est pas rendu au deuxième étage. Et qui est-ce qu’on va croire ? Lui ou nous ? Tout le monde sait qu’on le déteste. Dumbledore pensera que nous avons inventé toute l’histoire pour essayer de le faire renvoyer. Rusard ne nous aiderait pour rien au monde, même si sa vie en dépendait. Il est bien trop ami avec Rogue et, à ses yeux, plus il y a d’élèves qui se font renvoyer, mieux c’est. En plus on n’est pas censés connaître l’existence de la Pierre, ni celle de Touffu.

Hermione sembla convaincue, mais pas Ron.

—Et si on se contentait de fouiner un peu ? proposa-t-il.

—Non, répliqua Harry. On a suffisamment fouiné comme ça.

Il tira vers lui une carte de Jupiter et commença à apprendre les noms de ses satellites.

Le lendemain matin, les retenues furent signifiées officiellement à Harry, Hermione et Neville pendant le petit déjeuner. Le mot qu’on leur distribua était le même:

Votre retenue commencera ce soir à onze heures.

Rendez-vous avec Mr Rusard dans le hall d’entrée.

Prof. M. McGonagall

Dans l’agitation qu’avait provoquée la perte de leurs points, Harry avait oublié qu’ils avaient toujours des retenues à faire. Il s’attendait à ce qu’Hermione se plaigne en disant que c’était une soirée de perdue pour les révisions, mais elle ne prononça pas un mot. Tout comme Harry, elle estimait qu’ils avaient eu ce qu’ils méritaient. A onze heures, ce soir-là, ils dirent au revoir à Ron dans la salle commune et descendirent dans le hall d’entrée avec Neville. Rusard était déjà là, ainsi que Malefoy. Lui aussi était puni, Harry avait fini par l’oublier.

—Suivez-moi, dit Rusard en les conduisant au-dehors, une lampe à la main. Alors, vous y repenserez à deux fois, maintenant, avant de violer les règlements de l’école ? lança-t-il d’un ton narquois. Travailler dur et souffrir, c’est comme ça qu’on apprend le mieux, vous pouvez me croire. C’est dommage que les anciennes punitions n’aient plus cours, En ce temps-là, on vous suspendait au plafond par les poignets pendant quelques jours, j’ai toujours les chaînes dans mon bureau. Je les entretiens soigneusement au cas où on s’en servirait à nouveau. Allez, on y va.

Rusard leur fit traverser le parc. Harry se demanda en quoi allait consister leur punition. C’était sans doute quelque chose de redoutable pour que Rusard ait l’air aussi réjoui.

La lune brillait, mais les nuages qui la masquaient par moments les plongeaient dans l’obscurité. Plus loin, on apercevait les fenêtres allumées de la cabane de Hagrid. Ils entendirent alors une voix crier:

—C’est vous Rusard ? Dépêchez-vous, j’ai hâte de commencer.

Harry se sentit soudain un peu plus léger. Si leur punition consistait à travailler avec Hagrid, ce serait moins difficile que prévu. Le soulagement avait dû apparaître sur son visage, car Rusard s’empressa de le décevoir.

—Vous vous imaginez peut-être que vous allez passer un peu de bon temps avec ce fainéant ? Détrompez-vous, jeunes gens. C’est dans la Forêt interdite que vous allez et ça m’étonnerait que vous soyez encore entiers quand vous en ressortirez.

Neville était un gémissement et Malefoy s’arrêta net.

—La forêt ? dit-il d’un ton qui avait perdu sa morgue habituelle. On ne va quand même pas y aller en pleine nuit ! Il y a des tas de bestioles, là-dedans, même des loups-garous d’après ce qu’on m’a dit.

Harry sentit la main de Neville lui serrer le bras.

—Il fallait penser aux loups-garous avant de faire des bêtises.

Hagrid surgit de l’obscurité, Crockdur sur ses talons. Il avait à la main une grande arbalète et un carquois rempli de flèches en bandoulière.

—C’est pas trop tôt, dit-il. Ça fait une demi-heure que j’attends. Ça va, Harry, Hermione ?

—A votre place, je ne serais pas trop aimable avec eux, dit Rusard avec froideur. Ils sont ici pour être punis.

—C’est pour ça que vous êtes en retard ? répliqua Hagrid en regardant Rusard d’un air mauvais. Vous leur avez fait la leçon, hein ? C’est pas dans vos attributions. Vous avez fait votre part, à partir d’ici, c’est moi qui m’en occupe.

—Je reviendrai à l’aube, dit Rusard, pour récupérer ce qui restera d’eux.

Et il retourna vers le château, éclairé par sa lampe qui se balançait dans l’obscurité.

Malefoy se tourna vers Hagrid.

—Je refuse d’aller dans cette forêt, dit-il.

Harry fut enchanté d’entendre le tremblement de sa voix qui trahissait sa panique.

—Il faudra bien y aller si tu veux rester à Poudlard, répliqua Hagrid d’un ton féroce. Tu as fait des idioties, il faut payer, maintenant.

—Il n’y a que les domestiques qui vont dans la forêt, pas les élèves, protesta Malefoy. Je croyais qu’on allait nous faire copier des lignes, ou quelque chose dans ce goût-là. Si mon père apprenait qu’on m’oblige à…

—C’est comme ça que ça se passe, à Poudlard, coupa Hagrid. Copier des lignes, et puis quoi encore ? A quoi c’est bon ? Ou bien tu fais quelque chose d’utile, ou bien tu es renvoyé. Si tu penses que ton père préfère que tu t’en ailles, tu n’as qu’à retourner au château et préparer ta valise. Allez, vas-y !

Malefoy ne bougea pas. Il lança à Hagrid un regard furieux, puis il baissa les yeux.

—Très bien, dit Hagrid, et maintenant écoutez-moi bien, tous les quatre, parce que c’est dangereux ce que nous allons faire cette nuit. Je ne veux pas que vous preniez des risques. Suivez-moi par là.

Il les amena à la lisière de la forêt, leva sa lampe et montra un étroit sentier qui serpentait parmi les gros arbres noirs. Une petite brise agitait leurs cheveux tandis qu’ils contemplaient la forêt.

—Regardez, dit Hagrid, vous voyez cette chose argentée qui brille par terre ? C’est du sang de licorne. Il y a dans les environs une licorne qui a été gravement blessée par je ne sais quoi. C’est la deuxième fois cette semaine. J’en ai trouvé une morte mercredi dernier. On va essayer de retrouver cette malheureuse bestiole. Il faudra peut-être mettre fin à ses souffrances.

—Et qu’est-ce qui se passe si le je-ne-sais-quoi qui a blessé la licorne nous trouve avant ? demanda Malefoy sans parvenir à dissimuler la terreur qui altérait sa voix.

—Tant que tu seras avec moi et Crockdur, rien de ce qui vit dans cette forêt ne pourra te faire de mal, assura Hagrid. Ne vous écartez pas du chemin. Nous allons tout de suite nous séparer en deux groupes et suivre les traces dans des directions différentes. Il y a du sang partout, elle a dû errer dans tous les sens depuis la nuit dernière.

—Je veux Crockdur avec moi, dit précipitamment Malefoy en regardant les longues dents du chien.

—D’accord, mais je te préviens, c’est un trouillard, dit Hagrid. Alors, Harry, Hermione et moi, on va d’un côté, Drago, Neville et Crockdur de l’autre. Si l’un de nous trouve la licorne, il envoie des étincelles vertes, d’accord ? Sortez vos baguettes magiques et entraînez-vous dès maintenant. Voilà, très bien. Et si quelqu’un a des ennuis, il envoie des étincelles rouges pour que les autres viennent à son secours. Allons-y, maintenant, et faites bien attention.

La forêt était noire et silencieuse. Un peu plus loin, ils atteignirent une bifurcation. Hagrid, Harry et Hermione prirent le chemin de gauche, Malefoy, Neville et Crockdur celui de droite.

Ils avancèrent sans bruit, les yeux rivés au sol. De temps à autre, un rayon de lune traversait les feuillages et faisait briller une tache de sang argenté sur les feuilles mortes.

Harry remarqua que Hagrid avait l’air inquiet.

—Est-ce qu’un loup-garou pourrait tuer une licorne ? demanda Harry.

—Il ne serait pas assez rapide. Les licornes ne sont pas faciles à attraper, ce sont des créatures qui ont des pouvoirs magiques très puissants. Avant ça, je n’avais jamais entendu dire qu’on puisse blesser une licorne.

Ils passèrent devant une souche d’arbre couverte de mousse. Harry entendit un bruit d’eau. Il devait y avoir un ruisseau à proximité. Il y avait toujours des taches de sang de licorne le long du chemin.

—Ça va, Hermione ? murmura Hagrid. Ne t’inquiète pas, si elle est gravement blessée, elle n’a pas pu aller bien loin et nous arriverons à… VITE ! CACHEZ-VOUS DERRIÈRE CET ARBRE !

Hagrid attrapa Harry et Hermione et les souleva de terre pour les cacher derrière un grand chêne, à l’écart du chemin. Il saisit une flèche dans son carquois, l’ajusta sur son arbalète qu’il leva, prêt à tirer. Tous trois tendirent l’oreille. Quelque chose rampait sur des feuilles mortes. On aurait dit le bas d’une cape qui traînait sur le sol. Hagrid scruta le sentier, mais quelques instants plus tard, le bruit s’était évanoui.

—J’en étais sûr, murmura-t-il. Il y a dans cette forêt quelque chose qui ne devrait pas y être.

—Un loup-garou ? risqua Harry.

—Ça, ce n’était ni un loup-garou, ni une licorne, dit sombrement Hagrid. Bon, suivez-moi, mais faites bien attention.

Ils avancèrent plus lentement, guettant le moindre bruit.

Soudain, dans une clairière, un peu plus loin, quelque chose bougea nettement.

—Qui est là ? lança Hagrid. Montrez-vous ! Je suis armé !

Dans la clairière apparut alors… était-ce un homme, était-ce un cheval ? Jusqu’à la taille, c’était un homme, mais au-dessous, c’était un cheval, couleur noisette, avec une longue queue aux reflets rougeâtres. Harry et Hermione restèrent bouche bée.

—Ah, c’est toi, Ronan, dit Hagrid, soulagé. Comment ça va ?

Il s’avança et serra la main du centaure.

—Salut à toi, Hagrid, répondit Ronan d’une voix grave et triste. Tu t’apprêtais à me tirer dessus ?

—On n’est jamais trop prudent, dit Hagrid en tapotant son arbalète. Il y a quelque chose qui se promène dans cette forêt et qui fait du dégât. Au fait, je te présente Harry Potter et Hermione Granger. Des élèves de l’école. Ronan est un centaure, ajouta-t-il à l’adresse de Harry et d’Hermione.

—On avait remarqué, dit Hermione d’une petite voix.

—Bonsoir, dit Ronan. Vous êtes des élèves de l’école ? Et vous apprenez beaucoup de choses ?

—Un peu, répondit timidement Hermione,

—Un peu, c’est déjà pas mal, soupira le centaure.

Il leva la tête et regarda le ciel.

—On voit bien Mars, ce soir, remarqua-t-il,

—Oui, dit Hagrid en regardant à son tour. Je suis content qu’on soit tombés sur toi, Ronan. Il y a une licorne qui a été blessée. Tu as vu quelque chose ?

Ronan ne répondit pas tout de suite. Il garda les yeux levés vers le ciel, puis soupira à nouveau.

—Les innocents sont toujours les premières victimes, dit-il. Il en a toujours été ainsi, il en sera toujours de même.

—Oui, dit Hagrid. Mais est-ce que tu as vu quelque chose, Ronan ? Quelque chose d’inhabituel ?

—On voit bien Mars, ce soir, répéta Ronan. Il est beaucoup plus brillant que d’habitude.

—Je te demandais si tu avais vu quelque chose plus près d’ici, dit Hagrid avec impatience. Alors ?

—Les forêts sont pleines de secrets, déclara Ronan.

Hagrid leva à nouveau son arbalète en entendant un bruit derrière eux, mais c’était un autre centaure aux cheveux noirs qui avait l’air plus sauvage que Ronan.

—Salut, Bane, dit Hagrid. Ça va ? Justement, je demandais à Ronan s’il n’avait rien vu d’inhabituel, ces temps derniers. Une licorne a été blessée. Tu sais quelque chose à ce sujet ?

L’autre centaure leva la tête vers le ciel.

—On voit bien Mars, ce soir, dit-il.

—On sait, on sait, grommela Hagrid. Bon, écoutez, si vous remarquez quelque chose, tous les deux, dites-le-moi, d’accord ?

Il s’éloigna ensuite de la clairière, suivi de Harry et d’Hermione.

—Avec les centaures, impossible d’obtenir une réponse claire, dit Hagrid. Ils passent leur temps à regarder les étoiles. Rien ne les intéresse si ça ne se passe pas au moins sur la lune.

—Il y en a beaucoup, ici ? demanda Hermione.

—Oh, pas mal, oui. Ils restent entre eux, le plus souvent, mais ils viennent me voir de temps en temps. Ils savent beaucoup de choses. L’ennui, c’est qu’ils ne sont pas très bavards.

—Vous croyez que c’était un centaure qu’on a entendu, tout à l’heure ? demanda Harry.

—Non, ça ne ressemblait pas à des bruits de sabots. Je suis sûr que c’était ce qui a tué la licorne. Je n’avais jamais entendu ça auparavant.

Ils s’enfoncèrent un peu plus dans l’épaisse forêt, Harry avait le sentiment désagréable qu’on les observait et il n’était pas fâché que Hagrid soit armé. Soudain, Hermione agrippa le bras de Hagrid.

—Regardez ! s’écria-t-elle. Des étincelles rouges ! Les autres ont des ennuis.

—Attendez-moi ici, vous deux, dit Hagrid. Ne vous éloignez pas du sentier. Je viendrai vous rechercher.

Ils l’entendirent s’enfoncer dans les sous-bois en échangeant un regard terrifié.

—Tu crois qu’ils sont blessés ? murmura Hermione.

—Si c’est Malefoy, ça m’est égal, mais s’il est arrivé quelque chose à Neville… C’est à cause de nous qu’il est ici.

Les minutes passèrent, interminables. Leur ouïe s’affinait, Harry percevait chaque souffle de vent, chaque craquement de brindille. Que se passait-il ? Où étaient les autres ? Enfin, des bruits de pas sonores annoncèrent le retour de Hagrid. Malefoy, Neville et Crockdur étaient avec lui. Hagrid fulminait. D’après ce que Harry et Hermione comprirent, Malefoy s’était approché sans bruit de Neville et l’avait saisi par-derrière pour lui faire une farce. Neville avait alors paniqué et envoyé les étincelles.

—On aura de la chance si on attrape quelque chose, avec tout le raffut que vous avez fait. On va changer les groupes. Neville, tu restes avec moi et Hermione. Toi, Harry, tu vas avec Crockdur et cet imbécile. Je suis désolé, souffla-t-il à Harry, mais toi, au moins, il n’arrivera pas à te faire peur.

Harry partit donc en compagnie de Malefoy et de Crockdur. Ils marchèrent pendant plus d’une demi-heure. La forêt était de plus en plus épaisse à mesure qu’ils avançaient et le sentier devint presque impraticable. Harry avait l’impression que les taches de sang étaient plus abondantes. Il en vit sur les racines d’un arbre, comme si la malheureuse créature s’était débattue, folle de douleur. A travers le feuillage d’un vieux chêne, Harry aperçut une clairière. Il fit signe à Malefoy de s’arrêter. Il y avait quelque chose d’un blanc brillant sur le sol. Ils s’approchèrent prudemment.

C’était bien la licorne. Elle était morte. Harry n’avait jamais rien vu d’aussi beau et d’aussi triste. Ses longues jambes minces s’étaient repliées dans sa chute et sa crinière étalée formait une tache gris perle sur les feuilles sombres.

Harry s’avançait vers elle lorsqu’un bruissement le figea sur place. Au bord de la clairière, un buisson frémit. Puis une silhouette encapuchonnée sortit de l’ombre et rampa sur le sol, comme une bête traquant un gibier. Harry, Malefoy et Crockdur étaient pétrifiés. La silhouette s’arrêta devant le cadavre de la licorne, pencha la tête sur le flanc déchire de l’animal et commença à boire son sang.

—AAAAAAAAAAAAAAAAARGH !

Malefoy laissa échapper un terrible hurlement et prit aussitôt la fuite, suivi de Crockdur. La silhouette au capuchon leva la tête et regarda Harry. Du sang de licorne lui coulait sur la poitrine. La silhouette se releva d’un bond et se précipita vers lui. Paralysé par la peur, Harry fut incapable de bouger.

Une douleur foudroyante lui traversa alors la tête, une douleur comme il n’en avait encore jamais ressenti. C’était comme si sa cicatrice avait soudain pris feu. A moitié aveuglé, il recula en titubant. Au même moment, il entendit des bruits de sabots qui galopaient derrière lui, puis quelque chose lui sauta par-dessus et fonça vers la silhouette.

La douleur de Harry était si intense qu’il tomba à genoux. Il dut attendre un bon moment avant qu’elle ne s’atténue. Lorsqu’il releva la tête, la silhouette avait disparu et un centaure se tenait devant lui. Ce n’était ni Ronan, ni Bane. Celui-ci paraissait plus jeune; il avait des cheveux blonds et un corps de couleur claire.

—Ça va ? demanda le centaure en aidant Harry à se relever.

—Oui, merci. Qu’est-ce que c’était ?

Le centaure ne répondit pas. Il avait des yeux d’un bleu surprenant, comme des saphirs délavés. Il observa attentivement Harry et son regard s’attarda sur la cicatrice qui brillait, livide, sur son front.

—Tu es le fils Potter, dit le centaure. Il vaudrait mieux que tu retournes auprès de Hagrid. La forêt n’est pas sûre, ces temps-ci, surtout pour toi. Tu sais monter à cheval ? Ce sera plus rapide. Je m’appelle Firenze, ajouta-t-il en pliant les jambes pour que Harry puisse monter sur son dos.

Il y eut alors un autre bruit de galop et Ronan et Bane surgirent des arbres, les flancs palpitants, couverts de sueur.

—Firenze ! tonna Banc. Qu’est-ce que tu fais ? Tu portes un humain sur ton dos ! Tu n’as donc aucune honte ? Tu te prends pour une mule ?

—Vous savez qui est ce garçon ? répliqua Firenze. C’est le fils Potter. Plus vite il aura quitté la forêt, mieux cela vaudra.

—Qu’est-ce que tu lui as dit ? gronda Banc. Souviens-toi, Firenze, nous avons fait serment de ne pas nous opposer aux décisions du ciel. N’avons-nous pas lu dans le mouvement des planètes ce qui doit arriver ?

—Je suis sûr que Firenze a cru bien faire, intervint Ronan de sa voix sombre,

—Bien faire ! s’écria Bane avec colère, en frappant le sol de son sabot. Qu’avons-nous à voir là-dedans ? Les centaures se soumettent aux décrets du destin. Nous n’avons pas à nous promener comme des ânes pour aller chercher les humains égarés dans la forêt !

Sous le coup de la colère, Firenze se mit à ruer et Harry dut se cramponner pour ne pas tomber.

—Tu ne vois donc pas cette licorne ? lança-t-il à Bane. Tu ne comprends pas pourquoi elle a été tuée ? Les planètes ne t’ont pas dévoilé ce secret ? Je me dresse contre ce qui se cache dans cette forêt, Bane. Même s’il faut pour cela venir en aide à un humain.

Firenze partit alors au galop et Harry essaya de s’accrocher de son mieux tandis qu’ils plongeaient dans la forêt, laissant Ronan et Bane derrière eux.

Harry n’avait aucune idée de ce qui se passait.

—Pourquoi Bane est-il tellement en colère ? demanda-t-il. C’est à cause de cette chose dont tu m’as sauvé ?

Firenze ralentit l’allure et conseilla à Harry de baisser la tête pour ne pas se heurter aux branches basses, mais il ne répondit pas à la question. Ils poursuivirent leur chemin en silence, puis, alors qu’ils traversaient d’épais sous-bois, Firenze s’arrêta soudain.

—Harry Potter, dit-il, sais-tu à quoi sert le sang des licornes ?

—Non, répondit Harry, surpris par l’étrange question. Dans les potions, nous n’utilisons que leurs cornes et les crins de leur queue.

—Tuer une licorne est une chose monstrueuse, dit Firenze. Pour commettre un tel crime il faut n’avoir rien à perdre et tout à gagner. Le sang de licorne permet de survivre, même si on est sur le point de mourir, mais à un prix terrible. Car il faut tuer un être pur et sans défense pour sauver sa propre vie. Et dès l’instant où les lèvres touchent le sang, ce n’est plus qu’une demi-vie, une vie maudite.

Harry observa la tête de Firenze que la lune parsemait de taches argentées.

—Qui pourrait être désespéré à ce point ? se demanda Harry à haute voix. Si on doit être maudit à jamais, mieux vaut mourir, non ?

—Oui, dit Firenze, à moins qu’on ait simplement besoin de survivre suffisamment longtemps pour pouvoir boire quelque chose d’autre, quelque chose qui redonne la force et la puissance, quelque chose qui permette de ne jamais mourir. Harry Potter, sais-tu ce qui est caché dans l’école, en ce moment ?

—La Pierre philosophale ! L’élixir de longue vie, bien sûr ! Mais je ne comprends pas qui…

—Ne connais-tu pas quelqu’un qui a passé des années à guetter la moindre occasion de retrouver son pouvoir, qui s’est cramponné à la vie en attendant sa chance ?

Harry eut l’impression qu’une main de fer venait de se refermer sur son cœur.

Il se souvenait de ce que Hagrid lui avait dit, lors de leur première rencontre: « Certains disent qu’il est mort. A mon avis, ce sont des calembredaines. Je ne crois pas qu’il ait eu en lui quelque chose de suffisamment humain pour mourir. »

—Vous voulez parler de… de Vol…

—Harry ! Harry ! Tu n’es pas blessé ?

Hermione courait vers eux. Hagrid essayait de la suivre en soufflant comme un buffle.

—Ça va très bien, répondit machinalement Harry. La licorne est morte, Hagrid. Elle est dans la clairière, là-bas.

—C’est ici que je te quitte, dit Firenze tandis que Hagrid se précipitait vers la clairière. Tu es en sécurité, à présent.

Harry se laissa glisser à terre.

—Bonne chance, Harry Potter. Il arrive qu’on se trompe en lisant le destin dans les planètes. Même les centaures. J’espère que c’est le cas aujourd’hui.

Il fit demi-tour et s’en alla dans les profondeurs de la forêt. Harry le regarda s’éloigner en frissonnant.

Ron était tombé endormi dans la salle commune en attendant leur retour. Mais lorsque Harry le secoua, il se sentit parfaitement réveille et écouta le récit de ce qui s’était passé dans la forêt.

Harry ne tenait pas en place. Toujours tremblant, il faisait les cent pas devant la cheminée.

—Rogue veut la Pierre pour la donner à Voldemort… Et Voldemort l’attend dans la forêt… Et pendant tout ce temps-là, nous pensions que Rogue voulait simplement devenir riche…

—Arrête de prononcer ce nom ! murmura Ron, effrayé.

On aurait dit qu’il avait peur que Voldemort les entende. Mais Harry ne l’écoutait pas.

—Firenze m’a sauvé, mais il n’aurait pas dû le faire… Bane était furieux… Il disait qu’il ne fallait pas intervenir dans ce que décident les planètes. Elles doivent sûrement montrer que Voldemort est de retour… Et Bane pense que Firenze aurait dû laisser Voldemort me tuer… J’imagine que ça aussi, c’était écrit dans les étoiles.

—Arrête de prononcer ce nom ! dit Ron d’une voix sifflante.

—Maintenant, je n’ai plus qu’à attendre que Rogue vole la Pierre, poursuivit Harry d’une voix fébrile, et Voldemort pourra en finir avec moi. Comme ça, Bane sera content…

Hermione paraissait terrifiée, mais elle essaya de le rassurer:

—Harry, tout le monde dit que Dumbledore est le seul dont Tu-Sais-Qui a jamais eu peur. Avec Dumbledore, il n’osera pas toucher à toi. Et d’ailleurs, qui dit que les centaures ont raison ? Ils parlent comme s’ils disaient la bonne aventure et d’après le professeur McGonagall, c’est une branche très douteuse de la magie.

Ils étaient encore là à parler lorsque l’aube se leva. Epuisés, ils montèrent se coucher, la gorge en feu. Mais les surprises de la nuit n’étaient pas terminées.

Lorsqu’il défit son lit, Harry découvrit la cape d’invisibilité soigneusement pliée entre les draps. Un mot y était épinglé, sur lequel était écrit:

« Au cas où ».
Revenir en haut Aller en bas
https://le-royaume-du-savoir.forumactif.com
 
Chapitre 15 - La Forêt Interdite
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les animaux de la forêt
» Sortie en forêt
» Chapitre XIX
» Chapitre 10. Le roi
» Chapitre 11. Le vaniteux

Permission de ce forum:Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum
Le Royaume du Savoir :: AYLINE :: Bibliothèque :: Harry Potter - A l'Ecole des Sorciers :: Chapitre 15 - La Forêt Interdite-
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujetSauter vers: